Sur le podium, Jean-Paul Alaux, Mathurin Méheut et Jean Joubert, dont des gouaches réalisées pour Versailles ont été préemptées par le Louvre.
Ces deux œuvres de Jean Joubert vont enrichir les collections du Louvre, et ce n’est que justice : le musée conserve déjà soixante-neuf miniatures de l’artiste représentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Il en existait à l’origine cent trente-six, réalisées pour un cabinet de Versailles dont elles couvraient les murs dans un accrochage serré, rythmé par l’alternance des œuvres ovales et rectangulaires. Christian Baulez précise que la pièce peut-être créée pour l’infante Marie-Anne Victoire d’Espagne, qui résida au château le temps de ses fiançailles avec Louis XV, et ensuite occupée par la reine Marie Leszczynska fut remaniée plus d’une fois. Retirées en 1730, les miniatures sont mentionnées en 1785, alors conservées dans une caisse du magasin de la Surintendance des bâtiments. Grand bond jusqu’au début du XXe siècle avec Jean-Paul Alaux et ses Visions japonaises, composées de douze estampes couleur sous chemise, datées de 1909, 1912 et 1913. Éditées par Devambez en 1920 et dédicacées à M. Jean Corret, elles étaient saluées à hauteur de 21 488 €. Autour de la même époque, Mathurin Méheut s’émerveillait pour les Rochers en sous-bois à Fontainebleau, les peignant à l’huile sur deux panneaux de cartons, réunis et montés sur châssis, dont les couleurs d’automne séduisaient pour 17 822 € (voir l'article Méheut en forêt de la Gazette n° 20, page 126). Cette vente généraliste faisait également voyager en Corée, grâce à une paire de coffres «ich’ung nong» du XIXe siècle, probablement réalisée dans la province Kyonggi et ici négociée à 10 744 €. Sur le bois laqué noir, les incrustations de nacre dessinent des oiseaux, des bambous et des fleurs, dans un paysage lacustre ponctué de pavillons. Irena Codreanu ou Codreano , une artiste de l’école de Paris originaire de Roumanie ayant étudié auprès de Bourdelle et travaillé dans l’atelier de Brancusi, était remarquée à hauteur de 7 331 € pour Odihna, un nu féminin assis à patine brun-rouge.