À défaut d’être assorti des plus hautes estimations, cet ensemble de quatorze gouaches documentant la cour des Habsbourg à l’époque Biedermeier est probablement le plus curieux…
Son nom ne vous dit rien ? Jusque-là rien de très étonnant… l’artiste est surtout connu – en Autriche notamment – pour ses portraits en miniature qui lui valurent le titre de kammermaler (peintre de la Chambre d’un archiduc ou de l’empereur), que partagèrent avec lui Thomas Ender, Jakob Gauermann, Johann Kniep, Matthäus Loder ou Karl Russ. En 2006, des vues complémentaires aux nôtres figuraient à l’occasion d’une exposition au Nordico Stadtmuseum de Linz. Notre ensemble met en scène, d’une part, les réjouissances données à l’occasion de la «fête onomastique» de la duchesse de Modène le 10 septembre 1822, d’autre part la fête populaire organisée lors de la visite des travaux de fortifications de Linz du couple impérial François et Caroline de Habsbourg, le 21 juillet 1832. Marie-Béatrice-Victoire de Savoie (1792-1840), fille aînée de Victor-Emmanuel de Savoie, épouse son oncle maternel, l’archiduc François de Habsbourg-Este, gouverneur de la province de Galicie et duc de Modène, en 1812, qui lui, eut préféré s’unir à Marie-Louise, future impératrice des Français. Plus populaires furent les fêtes qui ponctuèrent la venue de François et Caroline sur les travaux de fortifications de Linz. À l’instigation de l’archiduc Maximilien Joseph (1782-1863), major général de l’armée autrichienne, une grande campagne est entamée dans les années 1830 afin d’hérisser le territoire de tours d’un nouveau genre, surnommées «tours maximiliennes». Trente-deux édifices virent ainsi le jour autour de la ville, verrou défensif commandant l’accès à Vienne.