Les armes de Johan Sebastian Hauschka ont séduit toute la cour du Brunswick, en Basse-Saxe, et en premier lieu son souverain, Charles Ier.
Duc de Brunswick-Lunebourg et prince de Wolfenbüttel, Charles Ier a épousé en 1733 Philippine-Charlotte de Prusse, la fille du roi Frédéric-Guillaume Ier. Très porté sur les arts et la culture, il a créé l’Université technique de Brunswick et la Compagnie de porcelaine de Fürstenberg. Son visage de profil trône au centre de la crosse de ce fusil, dans un médaillon en nacre ciselée en fort relief et entouré d’un motif en laiton sur faisceaux de drapeaux et canons. Surmonté de la couronne de prince-électeur du Saint-Empire, il signe l’apogée de la superbe décoration de l’objet, réalisé vers 1737 par Johann Sebastian Hauschka. La crosse en noyer présente encore une renommée ailée en nacre, dont la flamme de trompe porte l’inscription « VIVAT CC », ainsi que des motifs feuillagés sculptés et d’autres incrustés de fleurs, gibiers et rinceaux en argent et nacre. Quant au canon signé de l’arquebusier, il est également orné d’un médaillon à fond d’or représentant le cheval du Brunswick surmonté de la devise « NUNQUAM RETROR » (pour Nunquam retrorsum, « Ne jamais reculer »)… Le raffinement des productions de Hauschka fut vite connu de toute l’Europe et il réalisa des fusils d’apparat de ce type pour d’autres grands personnages, notamment celui de l’empereur du Saint-Empire romain germanique Charles VI (1685-1740), aujourd’hui conservé au Metropolitan Museum de New York. Bien sûr, ce dernier présente également un médaillon en nacre à l’effigie du souverain.