À l’occasion de la préparation de son exposition à la galerie Perrotin, rencontre en Belgique avec Johan Creten, dans la fonderie d’art où il produit ses pièces en bronze. Lorsque monumentalité rime avec maturité.
Pionnier, durant les années 1990, du renouveau de la céramique dans l’art contemporain, à une époque où elle renvoyait sans appel au monde de l’artisanat, Johan Creten s’est penché il y a une dizaine d’années sur un autre matériau millénaire : le bronze. De même qu’il justifie son attirance pour la terre «matière pauvre, sale, ordinaire, vulgaire presque, mais qui nourrit» , le bronze est pour lui «une sorte de tabou dans le monde de l’art contemporain, de par son lien très fort à l’histoire, au métier, à un art bourgeois et à cette idée de créer une œuvre pour “l’éternité’’». L’intérêt pour la technique est une chose il a d’ailleurs mis au point, avec la Manufacture nationale de Sèvres, un grès que les sculpteurs en résidence utilisent aujourd’hui , mais la vraie motivation de l’artiste demeure l’œuvre même et le propos qu’il y développe, évoquant tour à tour la politique, le racisme, l’intolérance, les genres et leurs différences… Cette aventure du bronze confronte l’artiste à un nouveau rapport d’échelle, le faisant basculer vers le monumental avec des sculptures pouvant atteindre jusqu’à six mètres de haut, impossible…
com.dsi.gazette.Article : 4418
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