Vente le
22 mars 2023 - 11:00 (CET) -
Schwarzwaldallee, 171 - CH-4058 Bâle
L’Escalier du couvent San Marco, Pérouse est issu d’un ensemble étonnant dans l’œuvre de Félix Vallotton : huit peintures à l’huile jouant sur la lumière, l’architecture et la perspective, toutes exécutées en septembre 1913.
Félix Vallotton (1865-1925), L’Escalier du couvent San Marco, Pérouse, 1913, huile sur toile, 68 x 45 cm. Estimation : 300 000/500 000 CHF
Félix Vallotton (1865-1925), L’Escalier du couvent San Marco, Pérouse, 1913, huile sur toile, 68 x 45 cm. Estimation : 300 000/500 000 CHF
Le peintre suisse séjourne, en cette fin d’été 1913, à l’hôtel Palace de Pérouse pendant trois semaines, avec son épouse Gabrielle. Enthousiasmé par la topographie de la cité médiévale italienne, située sur une acropole collinaire, il s’empare, sur chacune de ces huit toiles, de la verticalité de la ville. L’Escalier du couvent San Marco, Pérouse est probablement la plus célèbre vue de cette série. La capitale de l’Ombrie s’y noie dans des couleurs chaudes, traduisant des points de vue originaux, marqués par une perspective accentuée. Contrairement au titre indiqué dans le catalogue raisonné, l’huile ne représente pas les marches menant au couvent San Marco, mais le long escalier qui monte, entre les cyprès, jusqu’à l’entrée du cloître San Francesco del Monte sur le Monteripido. L’architecture s’affranchit de son contexte pour devenir le sujet autonome et central d’une œuvre à l’atmosphère magique, presque boecklinienne, attirant irrésistiblement le spectateur. L’année suivante, Vallotton présente cette huile sur toile à Paris lors de l’exposition « Paysage du Midi », à la galerie Bernheim-Jeune mais aussi, au mois de mai, à la galerie Druet. Elle est ensuite acquise auprès de l’artiste, en 1924, par son beau-fils, le fils de Gabrielle Bernheim, le marchand d’art et collectionneur Jacques Rodrigues-Henriques, puis intègre une collection suisse. Une autre œuvre de la même série passa également sous le marteau de la Bâloise : La Porte de Bulagaio, Pérouse fit partie, avec l’huile de 1922, La Nature morte à l’assiette bleue (100 000/150 000 CHF), de la célèbre collection de Werner Weber, responsable de la rubrique culturelle du quotidien zurichois Neue Zürcher Zeitung et professeur de littérature à l’université de Zurich. L’homme avait rassemblé un ensemble d’œuvres de Vallotton et consacré, en 1998, l’un des ouvrages les plus remarquables sur l’artiste, Eden und Elend, Félix Vallotton, Maler, Dichter, Kritiker. Passé en salle chez Christie’s Genève en 2009, avec une estimation identique, L’Escalier y avait été adjugé 816 000 CHF.
La Fête de l’Escalade est un moment fort de la vie culturelle genevoise. Elle commémore la défense de la cité, par ses habitants, contre l’attaque du duc de Savoie en 1602. La victoire est célébrée chaque année en brisant une marmite de chocolat, rappelant celle de soupe brûlante qui, selon la tradition, aurait eu raison des deux mille mercenaires. Cette huile de Ferdinand Hodler (64 x 198,5 cm), datée de 1886, était accrochée dans la Taverne du Crocodile à Genève avec la célèbre Mère Royaume, aujourd’hui au musée d’art et d’histoire de Genève. Mais le dynamisme de l’œuvre et sa palette aux touches de bleu électrique ont eu tôt fait de susciter l’appétit du fondateur de la brasserie, Edouard Landolt, qui l’a achetée. Estimation : 200 000/300 000 CHF La Porte de Bulagaio, Pérouse est dispersée dans cette vente au sein d’un ensemble de quatorze œuvres de Félix Vallotton, issues d’une même collection suisse. Elle fait partie, comme L’Escalier (photo ci-contre), de la série de huit toiles de 65 x 46 cm exécutées à Pérouse, en septembre 1913, aujourd’hui toutes en mains privées. Alors que L’Escalier traduit une vertigineuse perspective, Vallotton met ici l’accent sur un jeu d’ombres et de lumières contrastées, laissant entrer le soleil sur les éléments architecturaux, sujet de cette série. Estimation : 100 000/150 000 CHFCette tempera sur carton de 1937 d’Ernest Biéler, Angèle à son miroir, montre une jeune fille de Savièse en costume du dimanche. Ce travail sur le reflet, comme le format en hauteur et le cadrage resserré, permettent la mise en valeur du foulard et du ruban de sa coiffe à dentelles. Les femmes du Valais en tenue traditionnelle reviennent fréquemment parmi les nombreux portraits au cadrage moderne, voire audacieux, de Biéler. C’est à partir de 1905 qu’il délaisse la peinture à l’huile pour la tempera, qu’il trouve plus adaptée à l’idéalisation de ses sujets et au travail des lignes claires. Estimation : 200 000/300 000 CHFLes collectionneurs suisses sont friands des huiles d’Albert Anker (1831-1910), considéré comme le peintre national par excellence, et notamment de ses mises en scène d’enfant. Il existe plusieurs versions de cette Leçon d’écriture III. Celle-ci, une huile sur toile de 26 x 34,3 cm, datée de 1865, représente deux fillettes à la tâche, une poupée abandonnée au premier plan. Fasciné par la poésie du quotidien, Anker saisit en pleine action les enfants, tel un instantané de photographie, média dont il était féru. Estimation : 300 000/400 000 CHF
Nous utilisons des cookies pour vous offrir une meilleure expérience de navigation, réaliser des analyses de trafic du site et de vous proposer des contenus et des annonces les plus adaptés à vos centres d’intérêts.