Tombé dans l’oubli après le succès des Artisans de Marolles dans les années 1950-1960, Jean Touret revit ce printemps à travers un livre et deux expositions à Paris. L’occasion de revenir sur sa cote.
Nul n’est prophète en son pays. Après avoir connu un succès retentissant dans les immédiates décennies d’après-guerre, Jean Touret, faute de se soucier de sa propre gloire, tombe dans un relatif oubli, et son singulier mobilier avec lui. Jusqu’à ce que les enchères frémissent et que, au bout de sept ans de travail et de recherches, deux expositions voient le jour ce printemps dans des galeries parisiennes, tandis que les éditions de l’Amateur s’apprêtent à publier une monographie sur sa carrière. Une grande première ! « Il était passé sous les radars du milieu de l’art, et il manquait un livre de référence », observe l’antiquaire Victor Gastou, l’un des artisans de cette redécouverte, qui a travaillé notamment avec François Touret, l’un des sept enfants du créateur – un chiffre biblique ! L’appel de la forêt Le singulier parcours commence en 1916 en Mayenne, dans une France rurale encore intacte. Il grandit dans une famille religieuse, un brin austère, avec la campagne et la nature toujours à portée de main. Touret prend des cours du soir de peinture auprès du directeur de l’école d’arts appliqués du Mans. Mais deux deuils vont brutalement marquer sa jeune vie. D’abord, son père décède prématurément. Quelques années plus tard, c’est la guerre. Son frère Pierre meurt en combattant à Dunkerque. Lui est fait prisonnier. Direction l’Allemagne et le travail obligatoire. Mais contre toute attente, cette période difficile loin de son pays agira comme une révélation. À la frontière avec la Tchécoslovaquie, il travaille dur comme bûcheron et découvre autour de lui des paysans rudes mais authentiques. Il fait l’apprentissage…
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