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Jean-Jacques Lequeu et la femme, mesure de toute chose

Publié le , par Carole Blumenfeld

L’architecte a laissé des albums de dessins, conservés à la Bibliothèque nationale et actuellement présentés au Petit Palais. Où l’on découvre, pour la première fois, l’œuvre d’un penseur plaçant le corps féminin au centre de tout.

Et nous aussi nous serons mères ; car…!, 1793-1794, plume et lavis d’encre, Bibliothèque... Jean-Jacques Lequeu et la femme, mesure de toute chose
Et nous aussi nous serons mères ; car…!, 1793-1794, plume et lavis d’encre, Bibliothèque nationale de France
© BnF
Les images licencieuses du XVIII e siècle sont légion. De la littérature aux arts graphiques, le siècle des Lumières ose tout, la fascination pour la nudité s’empare de tous. Citons la philosophie pornographique d’un Boyer d’Argens avec sa Thérèse philosophe , ou Le Rideau levé ou l’Éducation de Laure de Mirabeau. On oublie souvent que «l’orateur du peuple», «la torche de Provence», la grande figure de la Révolution française a écrit dans L’Éducation de Laure des passages aussi insolites que celui où la jeune fille déclare : «Je me regardais dans les glaces avec une complaisance satisfaite, un contentement singulier», quand elle ne se livre pas à l’inceste : «Il me semblait que l’instrument que je touchais fût la clef merveilleuse qui ouvrit tout à coup mon entendement. Je sentis alors cet aimable papa me devenir plus cher.» Or, dans toute cette littérature, qui prône le dévoiement et la dépravation, l’idée selon laquelle la sexualité permettrait d’accéder à une certaine métaphysique du bonheur, ou à une meilleure compréhension du réel, est omniprésente. En cela, les œuvres les plus lascives de Jean-Jacques Lequeu (1757-1826) s’inscrivent dans l’esprit de son temps. Les titres ont pourtant la vie dure. En 1949,…
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