Six œuvres de Jean Dufy seront présentées lors de cette vente. Estimées entre 800 et 20 000 €, elles ont été acquises à la galerie Dalpayrat, à Limoges, et proviennent d’une collection particulière de la région. Plusieurs s’inscrivent dans la même période de création de l’artiste, celle des années 1920. Vivant une partie de l’année avec son épouse en Touraine, il séjourne aussi dans le Limousin et la Creuse, où il peint alors des vues de forêts, des bords de rivière et des moulins, dans un style hachuré et très coloré, inspiré de la manière de Cézanne. Des compositions très structurées et vivantes qui comptent parmi les plus belles de ce peintre qui restera dans l’ombre de son frère aîné de onze ans plus âgé , Raoul, malgré une belle réussite internationale, marquée par des expositions à Paris, New York ou Philadelphie. Jean est le septième des onze enfants d’une grande famille du Havre. Son père est musicien durant ses loisirs et comptable de métier. À 16 ans, il travaille dans une maison d’importation sur le port, qui lui inspire déjà de nombreux dessins, recueillis dans ses carnets de croquis. En 1906, il assiste à l’exposition de son frère et de ses amis fauves Othon Friesz et Georges Braque, à l’hôtel de ville. Sa vocation se confirme, mais c’est d’abord l’envie de voyager qui l’emporte, l’année suivante, vers New York, à bord du paquebot Le Savoie. Après son service militaire en 1910-1911, il s’installe à Paris. Il a 24 ans et continue de peaufiner son talent au contact de grands artistes tels Derain, Braque ou Picasso. Après la guerre, il collabore avec Raoul dans un atelier de peinture, travaillant pour la maison lyonnaise de tissus Bianchini-Férier puis pour la fabrique de porcelaine Haviland durant plus de trente ans. Parallèlement, il continue de peindre et d’exposer des toiles au style guidé par la lumière et la couleur. Nombre d’entre elles traitent des ports et des paysages maritimes que son enfance havraise lui a appris à apprécier tout particulièrement.
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