L’historien de l’art, expert et spécialiste des arts décoratifs, auteur de plusieurs ouvrages de référence, revient sur la fortune de l’horlogerie sous l’Ancien Régime. Une autre histoire du temps.
À quel période une horloge devient-elle une œuvre d’art ? Un mouvement d’horlogerie peut déjà être une œuvre d’art. Souvent, le boîtier de la montre, la boîte de la pendule ou le cabinet de l’horloge forment un «accessoire» du mouvement qui en commande la forme. Voyez la grande pendule astronomique qui a donné son nom au «cabinet de la pendule» à Versailles. Le mouvement de Passemant fut conçu en premier et, par la suite, Louis XV ordonna la caisse à Jacques et Philippe Caffieri, qui fut à son tour tout aussi exceptionnelle. Mais à quel moment voit-on apparaître des caisses précieuses et dans quelle mesure cette évolution a-t-elle pu être favorisée par les innovations techniques ? Dès la seconde moitié du XV e siècle, on voit des mouvements d’horloge associés à des caisses qui peuvent même être en or, garnies de perles et de rubis pour Charles le Téméraire par exemple. Les premiers grands mouvements avec indication de celui des astres, eux, naissent à la fin du siècle. Au XVI e siècle, Paris, Blois, Augsbourg, Lyon et Genève deviennent de grands centres horlogers. La corporation parisienne est fondée dès 1544. Parallèlement, les boîtes deviennent plus sophistiquées. Elles laissent voir l’appareil d’horlogerie, les quatre faces présentant éventuellement quatre mouvements, de la Terre,…
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