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Jean-Charles Blais, figure libre

Publié le , par Virginie Huet

Associé à la figuration libre, Jean-Charles Blais a très tôt connu le succès avec ses gouaches sur affiches arrachées, envahies de géants malaisés. Dans son atelier au vert et au soleil, il retrace sa trajectoire fulgurante et ses pas de côté, vers la couture ou l’art numérique.

 © Anthony Lanneretonne Jean-Charles Blais, figure libre
 © Anthony Lanneretonne
C’est une maison jaune sable adossée à la colline. On y vient en voiture, on ne frappe pas et celui qui vit là ne risque pas de jeter la clé. Enfouie dans une épaisse jungle sur les hauteurs de Vence, Tilim-Bom déploie ses charmes de palais mauresque, avec vue imprenable sur la baie des Anges. Tilim-Bom, comme la comptine pour enfants que compose Stravinsky en 1917. « Ça sonne et ça s’écrit formidablement bien », juge encore son heureux propriétaire, Jean-Charles Blais, la soixantaine fringante, en pantalon de velours crème et baskets blanches, comme la chemise  : « Je cherchais un nom parce que la maison en avait un –  provençal  – impossible  : Lou Miradou. À cette époque, j’étais assez fan de Stravinsky, et suis tombé sur une série de chants russes, dont celui-ci. La source était curieuse phonétiquement et m’a plu. » Cette époque est celle du grand boom du marché de l’art, quand la presse et les collectionneurs s’emballent, que la niche devient un système globalisé avec ses codes, ses cours, ses cotes. C’est la fin des années  1980, 1987 plus exactement. Blais, dont les affiches arrachées s’arrachent déjà, passe l’été entre amis sur la Riviera, à « La Florida », « une maison comme il fallait, très jolie, très habitée, avec une verrière-atelier, une petite piscine…
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