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Jaume Plensa ou l’alphabet de l’âme

Publié le , par Harry Kampianne

Deux expositions, l’une au Reina SofÍa, à Madrid, et l’autre au Macba, à Barcelone, célèbrent l’univers du sculpteur catalan. Rencontre au cœur de sa création, composée de mots, de lettres et de silences.

  Jaume Plensa ou l’alphabet de l’âme
 
© Miquel Coll
Tout part d’un village situé à dix-huit kilomètres au nord-est de Barcelone, point d’ancrage d’un immense atelier d’où jaillit une œuvre à la fois paisible et ésotérique. L’antre d’un sculpteur comme Jaume Plensa ne se limite pas à des amas de bustes et de corps en plâtre ou en bronze. Le sol et les étagères sont jonchés de câbles, de courroies, de tuyaux, de boîtes à outils et d’établis surchargés de plans, d’esquisses ou de maquettes. Le contraste est saisissant avec la sérénité de ses sculptures, où les mots et les lettres «génèrent du silence». Lui qui avait rêvé de devenir chirurgien sculpte des corps qu’il n’a pu explorer de l’intérieur, n’en gardant que la coquille, l’évanescence. Leur monumentalité est devenue sa marque de fabrique : des silhouettes humaines, sans visage, en posture d’agenouillement ou de méditation, faites de lettres et de symboles, parfois entreposées dans la cour attenante. L’être semble ainsi pacifié. «J’ai beaucoup travaillé la position du sage qui se ferme les yeux, la bouche et les oreilles de ses mains, mais pas dans un sens négatif. Plutôt dans l’intention de dire qu’il existe d’autres parties du corps ouvertes à la communication. Il faut sentir physiquement,…
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