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Les hôtels littéraires de Jacques Letertre, bibliophile partageur

Publié le , par Mylène Sultan

C’est en homme d’affaires que Jacques Letertre a inventé le concept d’hôtel littéraire, mais c’est en authentique lettré qu’il conçoit ces lieux, destinés à aiguiser la curiosité livresque du voyageur.

Jacques Letertre Les hôtels littéraires de Jacques Letertre, bibliophile partageur
Jacques Letertre
© société des hôtels littéraires
Hôtel littéraire… Cela a d’emblée un petit parfum de marketing bien pensé. Pourtant, il suffit d’entrer dans le lobby de l’hôtel Swann, premier du genre, ouvert à Paris en 2013  cent ans après la publication d’ À la recherche du temps perdu  , pour comprendre que l’on est ici, et d’abord, dans le repaire d’un bibliophile averti. Ici, l’intégrale de la correspondance de Proust ; là, disposées sur des étagères et destinées à être feuilletées, l’ensemble des traductions disponibles ; sous une vitrine, l’édition originale de Du côté de chez Swann et celle des Chroniques , protégées par une reliure contemporaine ; sous une autre, des lettres adressées à Céleste Albaret, la fidèle gouvernante… Au mur : une grande carte de Paris désignant les différents domiciles de l’écrivain, ses restaurants favoris, les salons qu’il fréquentait et même les marchés où se fournissait sa cuisinière, dont celui de la rue de Lévis, célèbre pour ses vendeuses d’artichauts, présentes sur un agrandissement noir et blanc. «Vous vous souvenez des cris de ces marchandes ?» nous confie Jacques Letertre, d’un ton amusé ; Proust le rapporte dans La Prisonnière  : «À la tendresse, à la verduresse  / Artichauts tendres et beaux / Arti… chauts»  / «À la romaine, à la romaine ! / On ne la vend pas,…
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