Passionné par les civilisations non-occidentales, l’ancien président de la République a accompagné voire devancé les enjeux d’un siècle marqué par la reconnaissance des cultures lointaines, et la défense de la diversité culturelle. Par Jean-Jacques Aillagon - Commissaire de l’exposition
Cuiller cérémonielle anthropomorphe, bois et métal, 57 x 11,2 x 7,1 cm, 621 g, Flanpleu (village), Afrique, Dan (population).
Né en 1932, Jacques Chirac appartient à ce XX e siècle qui, grâce aux écrivains, poètes, artistes, à de nombreux penseurs, savants et militants de la cause des peuples, a révolutionné le regard de la culture occidentale sur les cultures lointaines. Alors que naissait en 1898 Abel, son père, issu d’une famille d’instituteurs corréziens, à Paris et dans beaucoup de villes d’Europe, des «indigènes» venus d’Afrique, d’Amérique ou d’Océanie étaient encore montrés comme des animaux dans des «exhibitions anthropologiques». Celles du Jardin d’acclimatation, au bois de Boulogne, attiraient un public avide d’exotisme et d’émotions fortes, plein de condescendance pour les populations soumises par la colonisation. Dès 1919 cependant, au sortir de la Grande Guerre, dans laquelle les tirailleurs sénégalais et autre supplétifs de l’armée française avaient versé leur sang, alors que des artistes comme Derain, Matisse, Picasso, avaient déjà trouvé dans l’art africain une source profonde d’inspiration, la galerie Devambez, à Paris, inaugurait la «première exposition d’art nègre et d’art océanien». La voie s’ouvrait ainsi à plus de considération pour les cultures lointaines…
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