Les faïenciers ottomans d’Iznik ont atteint le plus haut degré de perfection de la céramique orientale.
Là où, notamment chez les peintres flamands et hollandais, les fleurs sont mises dans les vases, les céramistes ottomans de la manufacture d’Iznik les disposent sur ceux-ci. Tulipes, prunus, jacinthes, œillets et roses constituent le bouquet floral épanoui dans lequel les faïenciers puisent avec délectation pour revêtir de couleurs leurs modèles à fond blanc. Ce vase ou flacon, exécuté vers 1575, en témoigne, avec une petite originalité supplémentaire : la monture en alliage cuivreux autour de son col. Ce détail interroge sur son utilité (voir l'article Iznik, XVIe siècle de la Gazette no 24 du 21 juin, page 62) mais n’enlève rien à la beauté plastique de la pièce, qui fut l’objet d’une grande convoitise avant d’être adjugée pour 121 600 €. Un résultat qui témoigne une nouvelle fois de la bonne tenue du marché des céramiques orientales. Ce que ne démentira pas le Bouzoukiste d’Anatolie (33 x 23 cm) peint par Jean-Baptiste Discart (1856-1944) en 1889, diffusant sa musique à 35 200 €. De l’auteur de ce petit panneau, on sait assez peu de choses, si ce n’est qu’avant de venir s’installer à Paris et d’exposer régulièrement aux Salons, il a étudié aux Beaux-arts de Vienne aux côtés de Ludwig Deutsch (1855-1935) lequel sera appelé à devenir l’un des plus fameux représentants de l’école autrichienne orientaliste. Mais ont-ils voyagé ensemble sur place ? Pas de réponse. Son choix régulier de sujets et sa bonne connaissance des hommes, des architectures et des objets représentés tendraient à le laisser penser.