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Ivoire : l'émotion fait place à la raison

Publié le , par Vincent Noce

D’un pays à l’autre, les règles du commerce de l’ivoire changent. Les professionnels du marché de l’art pointent les absurdités d’un système de paperasserie et de contraintes, né dans la confusion créée par les politiques.

Augsbourg, vers 1600. Boîte à jeux en ivoire et ébène, attribuée à Ulrich Baumgartner,... Ivoire : l'émotion fait place à la raison
Augsbourg, vers 1600. Boîte à jeux en ivoire et ébène, attribuée à Ulrich Baumgartner, d’après des dessins de Georg Hoefnagel.
COURTESY GALERIE J. KUGEL
Longtemps, le monde de l’art n’a pas été fondamentalement affecté par le grand mouvement de protection des espèces animales et végétales dans le monde. La CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), édictée en 1973 et entrée en vigueur en 1975, contient des mesures en faveur de trente-cinq mille espèces. L’éléphant en est devenu l’animal emblématique. Désormais, tout a changé et les professionnels ne savent plus à quel saint se vouer. Au moment où il s’apprêtait à partir pour la Tefaf de Maastricht, où nombre d’exposants sont susceptibles de présenter des ivoires, Anthony Meyer tire la sonnette d’alarme. Ce spécialiste de l’art océanien qui, comme il le note, est «sans doute l’un des rares antiquaires à n’avoir jamais à commercer des objets dans lesquels entre de l’ivoire d’éléphant»  a été chargé de ce dossier par le Syndicat national des antiquaires. Aujourd’hui, il s’alarme d’une confusion grandissante. Le mouvement a été brutal. Donnant le la à la communauté mondiale, le 6 juillet 2016, les États-Unis ont pratiquement interdit tout commerce d’ivoire. Le paradoxe, typiquement américain, veut que les chasseurs puissent toujours ramener chaque année en trophée…
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