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INHA : cartographier l’émancipation

Publié le , par Sarah Hugounenq

Un millier de revues culturelles critiques ont été recensées par l’INHA dans un programme inédit. Produits par des peuples asservis, ces écrits négligés par la recherche invitent à s’interroger sur les biais de la pensée occidentale.

Revue Dawn, 1952-1964, Australie.© INHA INHA : cartographier l’émancipation
Revue Dawn, 1952-1964, Australie.
© INHA
Son constat de départ est limpide  : à partir de 1880, cinq pays –  la France, l’Angleterre, les États-Unis, le Portugal et l’Espagne  – détiennent 90  % de la planète. « En 1494, le traité papal de Tordesillas par lequel on autorise à partager le Nouveau Monde et annexer les territoires, a ouvert la voie à un schéma du monde déséquilibré. Je me suis interrogée sur les effets de cette mondialisation économique sur l’art, et plus spécifiquement sur le rôle et la fonction de l’histoire de l’art au XIX e   siècle sur les zones non européennes », explique Zahia Rahmani, à la tête du programme « Histoire de l’art mondialisée » depuis quinze ans, le seul dédié à des espaces non occidentaux à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA). Hantée par l’injustice et douée d’un esprit capable d’interroger la complexité du monde comme peu savent le faire, la volubile chercheuse a alors mis sur pied trois programmes de recherche dont l’ambition n’est autre que de combler les lacunes épistémologiques au profit d’une meilleure compréhension d’une histoire mondiale de l’art. Naissance dans la douleur Pour mieux cerner l’organisation d’une pensée et ses biais, l’historienne d’art et écrivaine a son…
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