Philippe Maliavine s’installe définitivement en France en 1922. Le peintre y finira sa vie, loin de son pays d’origine. C’est à cette époque qu’il fit connaissance avec Alfred Collard, à qui il offrit cette toile, désormais en possession de son arrière-petit-fils. Cette œuvre est caractéristique de la première partie de la carrière de Maliavine, en Russie, où l’artiste était alors sous l’influence des peintres ambulants. Mettre en avant son pays, mais aussi la vie rude des femmes, était tout naturel pour cet homme issu d’une famille de paysans du gouvernement de Samara, région de l’URSS située au sud-est, sur la rive gauche de la Volga. Après avoir commencé sa formation d’une manière pour le moins non-conventionnelle, au sein du monastère orthodoxe du mont Athos, où il travaille comme novice aux icônes, il est invité à Saint-Pétersbourg par le sculpteur Vladimir Beklmemichev. Il s’y inscrit en 1892 aux Beaux-Arts, y recevant notamment des leçons d’Ilya Répine. Il se rend une première fois en France en 1900, à l’occasion de l’Exposition universelle, où son tableau Éclat de rire reçoit une médaille d’or. Durant les deux décennies suivantes, il s’installe dans le gouvernement de Riazan. Il entame alors sa série intitulée « Floraison de femmes russes ». Ces œuvres sont profondément marquées par l’art populaire, une esthétique art nouveau, mais aussi par une exubérance joyeuse et un coloris saturé tout personnels.