Un garde-temps de dame serti de gemmes et signé Van Cleef & Arpels affolait les compteurs.
Nul oracle ne l’avait prédit ! Les 348 160 € portés sur cette montre-bracelet de dame en platine et or gris, entièrement sertie de diamants, émeraudes et onyx, ont surpris. Certes, il s’agit d’un modèle de Van Cleef & Arpels, d’une grande préciosité et des meilleures années de l’époque art déco puisqu’il est situé vers 1924-1925, mais tout de même… Autre indice, cette création qui relève tout autant de la joaillerie que de l’horlogerie appartient au corpus de style égyptien de la maison de la place Vendôme. Nous sommes alors peu de temps après 1922 et la découverte fabuleuse de la tombe de Toutankhamon : l’égyptomanie est alors à son comble dans toute l’Europe et les bijoutiers s’y engouffrent à leur tour. À partir de 1923, Van Cleef & Arpels livre de très belles créations réinterprétant les codes de cette civilisation. Cela fonctionne, les élégantes adorent et en 1939, la boucle est bouclée : le joaillier est choisi pour réaliser une parure pour la reine d’Égypte Nazli Sabri, seconde épouse de Fouad Ier et mère du roi Farouk, alliant à la pureté des lignes de l’art déco l’imaginaire des plastrons des pharaons. Pour quelle grande dame cette montre a-t-elle été conçue ? La réponse est encore inconnue.