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Héraklès une œuvre manifeste de Bourdelle

Publié le , par Vincent Noce

Un athlète à la dynamique et au visage rappelant les noires figures des céramiques attiques, les muscles saillant sous l’effort, voici l’Héraklès de Bourdelle prêt à affronter les enchères.

Émile Antoine Bourdelle (1861-1929), Héraklès archer, huitième étude dite «modèle... Héraklès une œuvre manifeste de Bourdelle
Émile Antoine Bourdelle (1861-1929), Héraklès archer, huitième étude dite «modèle intermédiaire définitif», épreuve en bronze patiné, Alexis Rudier fondeur, Paris, h. 62 cm.
Estimation : 150 000/200 000 €
L’ Héraklès archer fit sensation au Salon il y a un peu plus d’un siècle. Ce tirage de la huitième étude de 62 cm de haut a été fondu du vivant de l’artiste par Alexis Rudier, peut-être dans les années 1920. 62 cm, c’est la taille des modèles sur lesquels a travaillé Bourdelle à partir de sa première pensée, en 1906. Trois ans plus tard, l’entrepreneur Gabriel Thomas, séduit par un exemplaire en terre vu dans l’atelier, lui en commanda une version en bronze de plus de deux mètres de haut, pour son parc aux Capucins, dans le quartier de Bellevue à Meudon. Comme le souligne l’historienne de l’art Antoinette Le Normand-Romain, l’idée serait née d’une rencontre, «aux samedis Rodin», avec un bel officier de cavalerie qui sera son modèle.   Le commandant Doyen-Parigot posant nu pour Héraklès archer, dans l’atelier de Bourdelle, vers 1909, anonyme, d’après un négatif au gélatino-bromure d’argent sur plaque de verre. © musée Bourdelle/roger viollet Aubert, un pionnier du cinéma Dans l’album de photographies publié en 2013 par Art en scène, on peut voir ce dernier tenant, nu, la pose inconfortable qui met en valeur sa musculature, des chaises sous une couverture faisant office de rocher. La scène représente la chasse des oiseaux carnivores du lac Stymphale. L’œuvre rencontra le succès au Salon de 1910. Louis Vauxcelles qualifiait alors «Héraclès, moderne et barbare» de «clou de la sculpture […] un chef-d’œuvre formidable», dont il vantait la «beauté fruste d’une patine sans fignolage». Le bronze proposé à Drouot est vendu par la famille du collectionneur Louis Aubert (1878-1944). Ce fils d’un entrepreneur de travaux publics avait ouvert des salles de cinéma à Paris à partir de 1909, dans lesquelles il fut parmi les premiers à projeter des films parlants. Fondateur de la Compagnie générale du cinématographe, il fut également le producteur de cinéastes tels Jacques Feyder ou Sacha Guitry. Sa chaîne de salles, baptisée «Aubert Palace», fusionna avec Gaumont aux débuts des années 1930,…
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