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Henri Martin, de Toulouse à Pont-Aven

Publié le , par Caroline Legrand
Vente le 11 décembre 2021 - 14:00 (CET) - 26, rue du Château - 29200 Brest

S’il vivait à Labastide-du-Vert à partir de 1900, Henri Martin s’est déplacé dans tout le Sud-Ouest à la recherche de paysages et de belles bâtisses. Des amoureux de la Bretagne l’accompagneront dans cette vente brestoise, comme il se doit.

Henri Martin (1860-1943), Maison dans le village, huile sur toile, 90,5 x 116 cm.... Henri Martin, de Toulouse à Pont-Aven
Henri Martin (1860-1943), Maison dans le village, huile sur toile, 90,5 116 cm.
Estimation : 100 000/150 000 


Henri Martin abandonne un instant ses paysages lumineux, dans lesquels scintillent les points verts et jaunes, pour se tourner vers une vieille maison typique du sud-ouest de la France, et plus particulièrement de la région toulousaine. Une vue de cette même bâtisse est conservée au musée des beaux-arts de Bordeaux, présentée comme Maison à Lherm. La petite commune de Haute-Garonne est située à une petite trentaine de kilomètres au sud de Toulouse. Ce village fortifié est organisé de manière circulaire, entouré de douves et dominé par l’église : une topographie propre sans aucun doute à intriguer Henri Martin, tout comme les architectures ancestrales, dont cette maison à la tour carrée et au toit de tuiles rouges. Un charme certain se dégage de ses murs biscornus sur lesquels serpente la vigne. On sait que le peintre aimait les maisons anciennes. Quand il décide, en 1900, de revenir s’installer dans le Sud, abandonnant les mondanités parisiennes, il écrit à son ami Henri Marre : «Demande s’il n’y a pas un château, enfin une veille habitation avec un toit Louis XIII […] plutôt placée sur une hauteur […] avec un parc et aux alentours des paysages que je puisse peindre». Il jettera son dévolu sur une demeure du XVIIIe siècle de Labastide-du-Vert, dans le Lot, à flanc de coteau dominant la vallée et entourée de pas moins de vingt-cinq hectares de causse pierreux. C’est au contact de cette terre qu’il fera évoluer son style, délaissant le symbolisme. Pointillés et décomposition des tons décrivent cette nature lumineuse, en perpétuel changement. Peignant dans son atelier ou sur le motif, il se réserve une certaine liberté de touche afin de conserver tout le naturel possible dans son rendu. Un parti pris réussi, que l’on retrouve dans tous ses paysages de la région occitane qu’il aura arpentée durant des décennies, notamment du côté de sa ville natale de Toulouse, pour laquelle il a réalisé plusieurs décors destinés au Capitole.
 

Henry Moret (1856-1913) nous fera partager deux belles balades sur les côtes bretonnes. S’il a fréquenté Pont-Aven à partir de 1887, son s
Henry Moret (1856-1913) nous fera partager deux belles balades sur les côtes bretonnes. S’il a fréquenté Pont-Aven à partir de 1887, son style est resté fidèle à l’impressionnisme, avec cette touche en virgule épaisse caractéristique et des cadrages audacieux, mais toujours construits, inspirés des estampes japonaises. Installé à Doëlan en 1894, il y mènera durant plus
de vingt ans une vie et une carrière bien remplies, peignant
sans relâche ses chers paysages du Finistère. 40 
000/60 000 € seront à envisager tant pour cette huile sur toile intitulée
La Barre, Audierne, de 1906 (65 92 cm), adjugé : 59 520 €, que pour celle titrée
La Brise, Ouessant, de 1907-1910 (60 81 cm) adjugé : 57 040 €.
Avec cette huile sur carton prisée 30 000/50 000 €, Maurice Denis (1870-1943) nous emmène dans le Finistère, au Port de l’île Tudy, soleil
Avec cette huile sur carton prisée 30 000/50 000 €, Maurice Denis (1870-1943) nous emmène dans le Finistère, au Port de l’île Tudy, soleil en 1894 (33 41 cm). Offerte par l’artiste en 1901 au dessinateur Tony Beltrand (1847-1904), cette œuvre est restée dans sa descendance jusqu’à nos jours. Réalisée en plein apogée de sa période nabie, cette rare composition, nous signale l’expert, nous démontre l’intelligence du peintre refusant l’anecdote banale d’un port de pêche, et tout effet décoratif, pour jouer sur les masses dominantes de couleurs et la sensibilité du regard. Adjugé : 57 040 €

Bien que le peintre allemand Friedrich Kallmorgen (1856-1924) ait séjourné en France dans les années 1890, il est bien difficile de situer
Bien que le peintre allemand Friedrich Kallmorgen (1856-1924) ait séjourné en France dans les années 1890, il est bien difficile de situer cette huile sur toile décrivant des Enfants de pêcheurs, dont on attend 40 000/50 000 € (67 100 cm). Ayant effectué ses études à l’académie des beaux-arts de Düsseldorf puis de Karlsruhe, Kallmorgen s’est illustré dans une peinture réaliste teintée d’impressionnisme, qui nous livre des paysages et scènes de genre d’une sensibilité toute nordique. En témoignent ces gais enfants au premier plan, qui dévoilent tout en la bravant la dureté de la vie au sein de ce petit port de pêche.
Le peintre britannique William Scott (1913-1989) séjourne à Pont-Aven entre 1937 et 1939, y créant même une école d’art avec Geoffrey Nels
Le peintre britannique William Scott (1913-1989) séjourne à Pont-Aven entre 1937 et 1939, y créant même une école d’art avec Geoffrey Nelson, appelée Brittany. Il retourne en Grande-Bretagne au moment de la déclaration de la guerre, mais retrouvera le Finistère en 1946. En 1952, il changera de manière de peindre, se tournant vers l’expressionnisme abstrait. Mais, datée vers 1938-1939, cette Jeune fille en rouge (81 50 cm, 30 000/40 000 €), huile sur toile rentoilée provenant de l’ancienne collection Julia Correlleau, — qui tenait l’hôtel de la Poste à Pont-Aven —, livre encore une composition figurative où les rouges, les orange et les bleus dominent, et faisant la part belle aux formes géométrisées épurées.


 

samedi 11 décembre 2021 - 14:00 (CET) - Live
26, rue du Château - 29200 Brest
Thierry - Lannon & Associés
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