Après l’apothéose de la 50e vente Petiet à l’Opéra-Comique en 2017, c’est au tour du Petit Palais de rendre hommage au grand expert et marchand. En vedette, les Picasso de la suite Vollard, rachetés au frère d’Ambroise.
Le 21 août 1925, Ambroise Vollard (1866-1939) consigne dans son agenda les trente et une suites d’estampes vendues pour la somme conséquente de 24 000 francs à un nouveau client dont la carte de visite est collée en regard : Henri Marie Petiet (1894-1980). Marchand de tableaux avant tout, Vollard avait été pris très tôt par la maladie de l’estampe : «Mon idée, à moi, était de demander des gravures à des artistes qui n’étaient pas graveurs de profession. Ce qui pouvait être pris pour une gageure fut une grande réussite d’art. C’est ainsi notamment que Bonnard, Cézanne , Maurice Denis, Redon, Renoir, Sisley, Toulouse-Lautrec, Vuillard produisirent, pour leur coup d’essai, ces belles gravures qui sont aujourd’hui si recherchées», rappelle-t-il dans des Souvenirs où il multiplie les anecdotes (Albin Michel, 1937). «Je vois encore Lautrec, petit homme boiteux, me disant, avec son étonnant regard ingénu : — Je vous ferai une “femme de maison". » Ses premières réalisations donnent naissance à deux albums consacrés à ses «peintres graveurs», suivis par des séries monographiques telles que celles acquises par Henri Marie Petiet en 1925 : «Quelques aspects de la vie de Paris» de Pierre Bonnard, «Amour» de Maurice Denis, «Paysages…
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