Hans Rudolf Gerstenmaier, Ibérique de cœur

Son existence débute en 1934 à Hambourg, au sein d’une famille modeste où les études étaient forcément brèves. Plus que d’études, Hans Rudolf Gerstenmaier parle de quatre années d’apprentissage, au terme desquelles ses parents commerçants «l’obligent» à travailler. Dans ce milieu, la seule perspective est celle d’une destinée laborieuse. Le sens des valeurs aura façonné l’homme à l’abord avenant, qui ne s’est jamais départi d’une humilité acquise au contact d’une vie simple. En 1961, il quitte les paysages en grisaille de l’Allemagne natale pour une Espagne radieuse, où il crée une entreprise de pièces détachées. Plus ibérique que les Espagnols eux-mêmes, il y trouve une humaine sympathie qu’il fait sienne. Rétif à la nostalgie, surtout pour son ancienne patrie, il n’éprouve pas de regret, sauf peut-être celui de ne pas avoir eu de descendance. «Sans enfant, avoue-t-il, la vie est incomplète». Pas d’épouse non plus dans cette existence où l’art et la nature auront été, de son propre aveu, ses deux bonheurs. «Mon nom signifie “moulin à blé”. Nous sommes tous issus de la nature.» À cela, le collectionneur…