En 2017, à l’occasion de son exposition à la galerie du Passage, Guy de Rougemont, décédé le 18 août dernier, revenait pour La Gazette sur son parcours et son œuvre atypiques.
Depuis plus de cinquante ans, Guy de Rougemont cherche à faire vivre la couleur dans l’espace, loin des modes et des engouements du marché. Touche-à-tout assumé, il prend autant de plaisir à peindre une aquarelle qu’à concevoir une sculpture monumentale ou une chaise bariolée. Figure des années 1970-1980, il a dressé ses volumes colorés au milieu des villes, au bord de l’autoroute… Dix ans plus tard, ses installations le rendent célèbre de l’Allemagne à la Corée, en passant par l’Équateur. Sa table Nuage , dessinée pour Henri Samuel, est aujourd’hui recherchée par tous les amateurs de design. Élu à l’Académie des beaux-arts, mais boudé par les critiques d’art que sa liberté de création rend frileux, Guy de Rougemont revendique son statut d’artiste polyvalent, diffusant autour de lui son esthétique vibrante. Durant toute votre vie, vous semblez avoir été obsédé par la couleur et le volume. La couleur surtout est le fil conducteur… Mais la couleur, il faut l’organiser. Pour ce faire, j’ai presque toujours emprunté une figure géométrique : la première a été l’ellipse, puis il y a eu le cylindre, la surface tramée et, plus récemment, la ligne serpentine. Pourquoi se fixer cette contrainte ? Matisse le dit très bien : «La couleur n’atteint sa pleine expression que lorsqu’elle est organisée.» La forme…
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