La traditionnelle vente de mobilier et objets d’art mensuelle de la maison bellifontaine s’enrichit d’un volet asiatique inédit. Il se compose en effet essentiellement de quelque quatre-vingt-dix pièces réunies par Ernest Gustave Gobert, conservées dans sa famille jusqu’à ce jour. Elles témoignent d’une passion pour le Japon, mais également d’un œil de connaisseur porté sur les grès notamment en lien avec la cérémonie du thé, que l’on n’attendait pas chez ce spécialiste de la Tunisie. Ce médecin a en effet vécu dans le pays entre 1906 et 1958, où il a combattu le typhus, tout en s’intéressant à l’ethnologie et en menant des recherches sur la préhistoire. Découvreur, pionnier de l’anthropologie culturelle, il dévoile ici une nouvelle facette de ses passions, avec cet ensemble d’œuvres homogènes, façonnées entre le XVIe et le XIXe siècle à Mino, Seto, Takatori, Chawan, Kyoto ou encore Soma. Les estimations sont douces pour ces pièces emblématiques d’un art de vivre, mais aussi de la philosophie zen. En témoigne le bol à thé reproduit : sa restauration à la laque d’or, selon la technique du «kintsugi», qui serait née à la fin du XVe siècle, lui a permis de poursuivre sa vie, malgré un accident de parcours… qui lui a finalement apporté un supplément d’âme. Dans la même estimation, un autre modèle – à rapprocher d’une pièce conservée au British Museum de Londres – s’orne d’un cheval en plein élan, celui-là même qui figure sur le blason du seigneur féodal de Soma.