Figure majeure du débat public en Italie, il est aussi l’un des talents les plus discrets de la péninsule, qui cultive un art de l’introspection dans un atelier à mille lieues du tumulte de Rome.
Pour beaucoup, Gregorio Botta (né en 1953) est le très respecté vice-directeur de La Repubblica , une fonction dont il s’est discrètement délesté récemment pour ne plus s’occuper que des pages culture. À la question «comment fait-on pour passer de l’effervescence d’une salle de rédaction au calme d’un atelier ?», il répond d’un air amusé que son maître, Toti Scialoja, qui fut aussi celui de Pino Pascali et de Jannis Kounellis, disait : «Le matin, je suis dans l’atelier et ensuite, ça suffit.» Trouver justement l’artiste avant l’heure du déjeuner n’est en rien une sinécure. Rendez-vous est pris devant l’église del Santo Volto di Gesù, dans le sud de Rome, une réalisation assez étonnante de Piero Sartogo et Nathalie Grenon inaugurée en 2006, emplie d’œuvres d’Eliseo Mattiacci, Carla Accardi, Marco Tirelli, Mimmo Paladino et Kounellis. Personne n’imagine qu’à quelques kilomètres de là, au bout d’un chemin de campagne interminable, aux confins de ce quartier périphérique de la Magliana, les baraques de fer cachées par un parterre de roseaux abritent l’atelier de Gregorio Botta. En ouvrant une porte qui grince, il nous confie : «J’ai commencé à faire du journalisme à 21 ans, mais au bout de deux ans, j’ai compris que je ne pouvais pas faire que ce métier.…
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