Cette toile de Georges Mathieu (1921-2012) évoquait une période créative particulière de l’un des acteurs phares de l’abstraction lyrique. Il s’agit de 1964. Le peintre est alors invité à exposer à la galerie Argos de Nantes. Pour cette occasion, il réalise et des toiles de petit format c’est une première et des œuvres auxquelles il donne des titres évocateurs de la Bretagne : Pen Hir, Tronquédec, Guénolé et Trépassé. Ce dernier nom évoque bien sûr la célèbre baie de l’extrémité du Finistère, mais fait aussi allusion à «cette locution utilisée pour les marins qui ont trouvé la mort en mer». Ainsi en parle Jean-Marie Cusinberche, spécialiste de Mathieu. Il dit encore que «sur un fond jaune soleil aux reflets noirs quand le ciel couchant rejoint la mer , l’artiste a brossé sur toute la longueur de la toile une suite de signes en noir», comme une calligraphie résultant de sa nouvelle écriture picturale et de son adhésion à l’abstraction lyrique. Le résultat est puissant et interroge. Il était ici adjugé à 52 000 €, et émergeait avec d’autres œuvres d’artistes abstraits de l’après-guerre : 48 100 € pour une Composition (33 x 25 cm) au pastel de Jean-Michel Atlan, de 1952-1953, 49 400 € pour une huile Sans titre (100 x 65 cm) d’André Lanskoy.