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Georges Henri Rivière, inventeur du musée moderne

Publié le , par Sarah Hugounenq

Le père de la muséologie a laissé une empreinte considérable dans sa profession. Portrait d’un dandy autodidacte aux intuitions fulgurantes.

… Georges Henri Rivière sur les toits du musée du Trocadéro en démolition, vers 1936.... Georges Henri Rivière, inventeur du musée moderne
Georges Henri Rivière sur les toits du musée du Trocadéro en démolition, vers 1936. Photographie Henri Lehmann. Mucem, Marseille.
© DR/Mucem
J’ai raté ma vie, puisque j’ai raté ma vocation de musicien. Tout le reste est venu par hasard. Si j’étais resté dans la musique, je serais peut-être passé à la postérité», expliquait Georges Henri Rivière (1897-1985) à l’automne de sa vie. Ce  fut le seul sujet sur lequel il n’eut aucune lucidité, tant les musées portent aujourd’hui encore son empreinte. Probablement sa modestie s’explique-t-elle par un esprit perfectionniste et insatiable, auquel l’administration d’André Malraux et ses conservateurs opposèrent une farouche résistance. Dandy inclassable, auteur de chansons pour Joséphine Baker, habitué des cabarets, féru d’art moderne autant que de gilets de berger ou d’échasses landaises, autodidacte, le personnage est clivant. Il côtoie le Tout-Paris, dont Christian Zervos, qui l’implique dans une exposition d’art précolombien et le fait remarquer par Paul Rivet, à la tête du musée d’Ethnographie du Trocadéro. Nommé directeur adjoint de l’institution en 1928, le neveu du peintre Henri Rivière entre en musée comme on entre en religion. Dès lors, ses efforts tendent vers une utopie : garder la mémoire des derniers soupirs d’un monde rural en mutation, grâce à un outil de recherche et de transmission. Ce sera…
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