Deux grands noms des univers de la mode et de l’illustration étaient réunis sur la feuille peinte d’un éventail, voyant souffler alentour le vent de la préemption.
De l’autre côté de l’Atlantique, le Metropolitan Museum de New York ne sera plus le seul établissement muséal à posséder un exemplaire de ce rare modèle d’éventail, celui que vous avez devant les yeux étant acquis à 12 880 € par le FIDM Museum & Library de Los Angeles. De forme ballon, composé d’une feuille peinte au pochoir d’une scène de danse à l’antique – une jeune femme nue évoluant sur la musique d’un joueur de flûte, admirée par un couple –, d’une monture en os peinte avec délicatesse d’un semis de fleurs orange sur fond bleu nuit, d’une bélière métallique et d’un gland de passementerie aux couleurs à l’avenant, cet instrument de séduction a été dessiné par Georges Barbier en 1911 pour la maison Paquin, alors dirigée par Jeanne. Barbier s’est déjà fait une réputation en tant que dessinateur de mode et illustrateur. Les Camélias, le modèle de type brisé en nacre goldfish teintée mauve choisi comme Coup de cœur de la Gazette n° 6 (voir l'article Un éventail art déco à décor de fleurs de nacre page 18), retenait pour sa part 7 599 €. Signé Georges Bastard (1881-1939), l’accessoire iridescent exprimait le même vent léger que le précédent, celui des Années folles. Enfin, le musée des Arts décoratifs intervenait à cinq reprises par la voie de la préemption, et emportait notamment deux éventails des premières années de la Révolution, l’un orné de couplets contre-révolutionnaires – « Ô Louis, Ô mon roi », 2 383 € – et un autre illustrant le retour de la famille royale à Paris en 1791, emporté quant à lui à 1 030 €.