Pham Hau tutoie les sommets avec un paravent et Alix Aymé obtient un record mondial.
Les 23 lots de cette dispersion consacrée aux peintres de l’École des beaux-arts d’Indochine trouvaient preneur pour un total de 1 838 100 €, soit près du triple des attentes, grâce à l’engouement des amateurs français et étrangers. Entre la salle et les téléphones, ils bataillaient un paravent de Pham Hau jusqu’à 833 000 €, sur une estimation haute de 200 500 €. L’œuvre obtient ainsi le second meilleur résultat pour l’artiste, quasiment ex æquo avec un paravent à six feuilles des années 1930, vendu à Hong Kong en avril. À la différence de ce dernier, montrant un paysage du nord du Vietnam ponctué de pagodes, l’œuvre vendue ce lundi s’enrichit de tonalités bleues aux reflets argentées. Elles contrastent à merveille avec les camaïeux de brun, rouge, noir et or des roches et de la végétation, composant un panorama animé de jonques évoquant la baie d’Halong (voir l'article La laque selon Pham Hau et Alix Aymé de la Gazette n° 22, page 113). À 322 600 €, Alix Aymé obtenait un record mondial pour ce Nu aux lotus, à la croisée des odalisques de la peinture occidentale et de la douceur de l’Asie. De quoi séduire les amateurs français, hongkongais et vietnamiens, qui avaient un coup de cœur pour la belle. Avec un délicat cerne noir soulignant les volumes, et des tonalités orangées, vertes et bleutées marquant les ombres sur la carnation de la femme innocemment endormie, l’artiste ose la couleur avec maîtrise. Elle était également représentée par un portrait plus traditionnel de Jeune fille, décroché à 78 000 €. Exécuté environ trois ans plus tôt, il illustre le renouveau de la technique du laque, enrichi de coquilles d’œufs et de rehauts d’or (73 x 49 cm). Peintre de la maternité, Mai Trung Thu obtenait 106 600 € pour une encre et couleurs sur soie de 1960, Jeune femme et enfant dans un paysage, encadrée par ses soins (44,5 x 19,5 cm).