1515, année où François d’Orléans accède au trône, prenant la succession de son cousin Louis XII, est aussi celle de la victoire de Marignan. Le prospère royaume de France s’affirmera alors comme un pays moderne, doté d’institutions stables.
De Marignan à Pavie, pendant dix années, François Ier (1494-1547) s’emploie à remodeler son royaume, taillant sans merci dans les privilèges aristocratiques et ecclésiastiques hérités du Moyen Âge et posant les bases de la France jusqu’à la Révolution : affirmation du pouvoir royal, priorité à la langue française, essor industriel, mécénat culturel et, non des moindres, portrait du souverain comme instrument de diffusion. Même après la défaite infamante de Pavie (24 février 1525), où le roi-chevalier est fait prisonnier et emmené en Espagne captivité qui ne cesse qu’avec le traité de Madrid un an plus tard , il poursuit ce projet. À peine libéré, il reprend sa parole et, pour contrer l’hégémonie de Charles Quint sur le continent européen, va rechercher des alliances aussi bien avec le pape, les principautés italiennes et les princes allemands qu’avec Soliman le Magnifique, signant avec lui un accord militaire en 1535. Deux autres offensives 1536-1538 et 1542-1544 pour tenter de récupérer le Milanais échouent, balayant son rêve italien… Sauf dans le domaine culturel. François Ier attire à Fontainebleau, et aux autres résidences royales qu’il fait construire, nombre d’artistes de la péninsule, comme Benvenuto Cellini et le grand Léonard. Ses portraits peints montrent un prince imposant, richement vêtu : image humaniste d’un monarque. Pour ses autres effigies, il renoue avec le profil impérial des pièces de monnaie de la Rome antique et l’apparence martiale, revêtu du manteau des généraux romains, le paludamentum, fixé à l’épaule. C’est ainsi qu’une médaille célébrant la victoire de Marignan, attribuée à Matteo del Nassaro et conservée au cabinet des Médailles de la BnF, le représente. Ce bas-relief en bronze proposé prochainement, figurant le roi plus âgé et barbu, lui est également attribué. La qualité du modelage et de la ciselure étant cependant de meilleure qualité, on a songé aussi à Benvenuto Cellini, en France à l’époque où il fut exécuté. Sa partie inférieure arrondie et ses tenons à l’arrière laissent penser qu’il ornait un grand médaillon, fixé vraisemblablement sur un fond en marbre. Peut-être agrémentait-il une entrée ou une cheminée, comme l’indique une note accompagnant le bas-relief en plâtre offert au musée des beaux-arts de Blois par le comte de Lezay-Marnésia, ancien préfet du Loir-et-Cher : «A été moulé sur un bronze qui ornait une cheminée du château de Roujou. Cette cheminée a été vendue il y a quelques années à M. de Reiset.» Gustave de Reiset (1821-1905) était, comme son frère Frédéric conservateur des dessins et des chalcographies du Louvre , un collectionneur averti qui n’a cessé d’embellir son château du Breuil-Benoît.