Florence par François-Xavier Fabre

Le sujet de cette belle peinture datée 1802 est le diplomate français Pierre-Édouard Lefebvre de Béhaine mais, en arrière-plan, c’est aussi l’ambiance artistique de ville de Florence au tout début du XIXe siècle que François-Xavier Fabre a saisie. Comme expliqué dans la Gazette n° 43 (voir l'article Un portrait diplomatique signé François-Xavier Fabre page 31), l’artiste de Montpellier était alors au sommet de sa carrière et la cité sur l’Arno constituait une sorte de refuge pour les peintres dans le contexte bouleversé des visées hégémonistes de Napoléon. Cette œuvre de grande allure obtenait 295 000 €, grimpant ainsi sur le podium de l’artiste à la troisième place (source : Artnet) et recevant un record français ! Le musée Fabre, pourtant très actif sur le marché, ne s’en portait pas acquéreur ; il est vrai que ses salles sont déjà riches de peintures de son artiste, notamment de celles de ses années italiennes. Une commode à ressaut en bois de placage marqueté de cubes dans des filets d’encadrement à grecques (89 x 146 x 63 cm) était déposée à 71 500 €. Il ne s’agit pas de n’importe quel meuble du XVIIIe siècle, de la transition des époques Louis XV et Louis XVI … En effet, il est né vers 1770 de la collaboration entre deux grands ébénistes de l’époque, Adrien Delorme (reçu maître le 22 juin 1748) et Pierre-Harry Mewesen (reçu en 1766). Cette association est avérée à plusieurs reprises : le premier – artisan réputé, présenté dans les almanachs de l’époque comme «l’un des plus habiles et des plus renommés pour les ouvrages de marqueterie» –, ayant également une activité de marchand, sous-traitait régulièrement des commandes. Il recherchait les meilleurs et Mewesen, d’origine suédoise, s’était distingué par ses ouvrages de style Transition de grande qualité. Dans un tout autre esprit, une flèche faîtière anthropomorphe de la culture kanak (h. 86 cm), rapportée en France dans les années 1950 par un membre de la marine marchande, était décrochée à 22 100 €.