La rareté de son décor cloisonné de fleurs en incrustation de pierres a fait le succès de cette jardinière chinoise.
Cette jardinière chinoise du XVIIIe siècle, conservée dans une ancienne collection particulière française, était présentée autour de 6 000 €, compte tenu de quelques pierres manquantes, dont certaines ont été remplacées tout comme le fond de la pièce. Sa qualité justifiait pourtant une bataille entre de nombreux enchérisseurs chinois, pour un résultat au quintuple de son estimation. Ses incrustations de pierres imitent les émaux cloisonnés, qui se seraient diffusés dans l’empire du Milieu par le biais d’artisans byzantins installés au Moyen-Orient dans la première moitié du XIIe siècle. Si la Chine est devenue experte dans cette dernière technique qu’elle apprécie particulièrement, le décor de ce bel objet n’a rien à envier à la perfection des émaux. Il représente une rareté. Des pétales rouges, associés aux turquoises, composent des fleurs disposées sur un fond en plaques de lapis-lazulis, évoquant les craquelures de la glace. L’emploi d’un filigrane torsadé pour les bordures témoigne du raffinement de cette pièce, dont la qualité des montures de bronze doré est également à souligner. Fleurs, rinceaux, grecques et dragons stylisés composent leur ornementation. La taille imposante de l’objet, précise l’expert, plaide également en faveur d’une pièce de palais, qui aurait accueilli un arbre ou un paysage imaginaire faits de matériaux aussi précieux que le corail ou le jade, à l’image des jardinières en émaux cloisonnés conservées dans la collection de la Cité interdite. Retour en France avec François de Troy, dont le Portrait d’une jeune femme au bouquet de fleurs était salué à hauteur de 23 000 € (voir Gazette n° 23, page 166). Attendu au plus haut à 500 €, un vase mouvementé des années 1900 portant la signature «E. Gallé - Nancy» décrochait 8 500 €. De grande taille (h. 23 cm), il présente un décor émaillé, d’ananas, sur son verre fumé.