Felix LA Fair, Los Angeles à l’heure française

Los Angeles n’est plus seulement la capitale du cinéma. Depuis quelques années, l’arrivée de nombreux artistes, le fleurissement des galeries et des musées en ont fait un nouvel eldorado de l’art contemporain. Mi-février, le mythique Hollywood Roosevelt Hotel accueillera la première édition de Felix LA Fair, créée par le collectionneur Dean Valentine. Cette foire regroupe une cinquantaine de galeries internationales (américaines, anglaises, allemandes, belges…), ainsi qu’une quinzaine de galeries françaises, fédérées par le Comité professionnel des galeries d’art (CPGA) sur un stand de deux cents mètres carrés.
Une galerie, un artiste
«Depuis que j’ai été élu à la présidence du Comité, en 2011, nous lui avons donné une inflexion, explique Georges-Philippe Vallois. Il s’agit bien sûr de défendre les membres de l’association, mais aussi de promouvoir les artistes français à l’international. Felix LA Fair s’ouvre dans un contexte favorable, avec, aux mêmes dates, la première édition de Frieze Los Angeles, qui devrait attirer des collectionneurs du monde entier, et le dixième anniversaire d’Art Los Angeles Contemporary (Alac).» Le CPGA a tenu à ce que le choix des galeries et des artistes français soit confié à un commissaire américain, et le jeune critique d’art californien Andrew Berardini s’est prêté au jeu. Parmi une trentaine de candidatures reçues, il a sélectionné quinze galeries (Air de Paris, Anne Barrault, Chevalier, Chez Mohamed Galerie, Magda Denysz Gallery, Les Filles du Calvaire, Georges-Philippe et Nathalie Vallois, Isabelle Gounod, Le Minotaure, Nathalie Seroussi, Nathalie Obadia, Pact, Papillon, Sit Down et Sultana), en retenant pour chacune d’elles un seul artiste. «Los Angeles est une ville plus ouverte aux scènes étrangères que New York. C’est une première étape pour se rendre compte de l’intérêt que les Américains vont porter à une scène artistique française en plein renouveau», explique Nathalie Obadia, qui exposera une tapisserie de Laure Prouvost, artiste choisie pour représenter la France à la prochaine biennale de Venise. Le group show proposé sur le stand du CPGA réunira donc des œuvres modernes (Sonia Delaunay, Yves Klein…) et surtout contemporaines (Guillaume Pinard, Aurore Pallet, Marie Maurel de Maillé, Thomas Mailaender, Gilles Barbier, Sarah Meyohas, Charles Pétillon…), privilégiant les nouveaux talents. «Sans le Comité et cette foire, nous n’aurions pas forcément eu l’occasion de montrer les œuvres du jeune peintre Édouard Wolton sur la côte ouest des Etats-Unis», souligne Marie Magnier, directrice artistique de la Galerie les filles du calvaire. Guillaume Sultana, de son côté, se dit séduit par le format d’une foire intimiste, presque familiale. «Ce n’est pas une grosse machine commerciale, cela correspond davantage au marché des jeunes créateurs, explique le galeriste, qui défend le sculpteur Olivier Millagou. Et pour notre part, l’investissement étant raisonnable, nous abordons la foire avec moins de pression.» Du sur-mesure, dans la ville de toutes les démesures !