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Faux et faussaires par Jean-Louis Gaillemin

Publié le , par Jean-Louis Gaillemin

Dans son ouvrage Trop beau pour être vrai, à paraître le 31 octobre aux éditions Le Passage, Jean-Louis Gaillemin évoque les affaires de faux qui ont émaillé l’histoire de l’art depuis le XVIIIe siècle. En voici quelques extraits, au sujet de peintures soi-disant antiques…

Achille et le Centaure, in Le Pitture antiche d’Ercolano, Naples, 1757. Faux et faussaires par Jean-Louis Gaillemin
Achille et le Centaure, in Le Pitture antiche d’Ercolano, Naples, 1757.
DR
Se flattant d’avoir échappé à tous ces pièges, Winckelmann, dans la préface de son Histoire de l’art dans l’antiquité qu’il publie en 1765, se moque des savants qui vaticinent sans avoir vu les œuvres  : «Quel scribe a vu ces statues avec les yeux d’un véritable artiste  ?» Fort de sa qualité d’«œil», et d’«œil d’artiste», il se rit des descriptions de Montfaucon qui n’avait jamais quitté son couvent. Lui, au moins, a traversé les Alpes pour se confronter aux objets  : «Tout ce que j’ai introduit comme preuve de mes dires, je l’ai vu et examiné moi-même plus d’une fois, qu’il s’agisse de peintures, de statues ou de pierres gravées et de monnaies.» Dans son analyse des peintures antiques comme la Vénus Barberini, il se flatte de faire la différence entre les parties originales et les restaurations gommées dans les gravures. Ni les planches des Antiquités d’Herculanum, «médiocrement gravées», ni celles de Turnbull ne trouvent grâce à ses yeux. En publiant en Allemagne ses lettres au comte de Brühl sur les découvertes d’Herculanum en 1762, il a beau jeu de se moquer, huit ans après la découverte des faux de Guerra, de la naïveté de Caylus  : «Il faut ici rappeler que toutes ces peintures murales qui atterrissent…
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