Victime de nombreuses idées reçues, le droit de suite répond pourtant à un souci d’équité toujours actuel. Mise au point et plaidoyer pour la réhabilitation d’un droit d’auteur mal aimé.
Conquête historique du droit d’auteur français, le droit de suite est pourtant encore souvent mécompris et se trouve tour à tour dans la ligne de mire des professionnels qui craignent les délocalisations des ventes vers les États-Unis ou la Chine, deux places fortes du marché de l’art qui ne l’appliquent pas et des amateurs d’art qui pensent, à tort, qu’il s’agit d’un privilège ne profitant qu’à des artistes déjà nantis ou, pire, à leurs ayants droit fortunés. Ce droit d’auteur est pourtant loin d’avoir des retombées néfastes pour le marché et représente un formidable outil de défense des artistes plasticiens et de leur œuvre. Qu’est-ce que le droit de suite ? Le droit de suite, qui existe aujourd’hui dans l’ensemble des États membres de l’Union européenne et dans près d’une cinquantaine d’autres pays à travers le monde, est une création cent pour cent française, datant de la loi du 20 mai 1920. On rappelle souvent qu’il serait né de l’émotion provoquée par le sort de L’Angélus , célèbre tableau du peintre Jean-François Millet, vendu 1 000 francs de son vivant et dont la valeur ne cessa d’augmenter après son décès, enrichissant les vendeurs…
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