Dans cette belle lettre de quatre pages, adressée en juillet-août 1930 à son ami André Suarès (1868-1948), Georges Rouault (1871-1958) cherche à rattraper le temps perdu suite à son accident de l’hiver précédent. Il promet au poète de le faire passer avant Les Fleurs du mal et orne son envoi d’un dessin, qu’il justifie ainsi : «J’ai fait un horrible pâté la lettre terminée au milieu de cette page, alors j’ai cherché à m’en tirer comme j’ai pu…» Pas si mal en fait, et ce document autographe était retenu à 5 080 €, mercredi 7 février à Drouot, chez Binoche et Giquello (Mme Castaing, M. Castaing) lors d’une dispersion dévolue aux autographes et manuscrits, du XVIIIe au XXe siècle. La correspondance entre ces deux grands noms du XXe, consécutive à trente années d’amitié, sera publiée en 1960 à la NRF.