Labellisé centre d’art d’intérêt national en 2020, l’Espace de l’art concret, à Mouans-Sartoux, fête ses 30 ans avec une année de décalage. Sa directrice revient sur un projet né de la passion de deux artistes collectionneurs, Sybil Albers-Barrier et Gottfried Honegger.
Comment présenteriez-vous l’Espace de l’art concret (EAC) ? Ce lieu a une particularité rare en France car il s’agit d’un centre d’art dépositaire d’une collection, dédiée à l’abstraction géométrique, l’art conceptuel et l’art minimal, que ses fondateurs Gottfried Honegger et Sybil Albers-Barrier ont décidé de donner à l’État en 2000, après dix années d’activité. Depuis, nous gérons un fonds qui appartient au Centre national des arts plastiques et est en dépôt à l’Espace de l’art concret. Cela a fait évoluer notre rôle : au-delà du soutien à la création contemporaine, nous menons des missions de conservation, de valorisation et de diffusion, ainsi qu’une action pédagogique qui a pris de l’ampleur. Depuis vingt ans, une résidence d’artiste est aussi l’occasion d’éclairer un aspect de la collection. Katrin Ströbel, par exemple, s’est intéressée en 2018 à une relecture de la place des femmes dans la mouvance de l’art concret, à partir notamment de l’œuvre de Dadamaino. Cette question permet d’évoquer Vera Molnár, que vous exposez en ce moment. Pourquoi la place des femmes est-elle si réduite ? Il faut reconnaître qu’il y en a très peu dans la mouvance portée par la collection…
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