Le génie créatif et technique de Karl Fabergé (1846-1920) était sans nul autre pareil, et chaque apparition sur le marché d’un objet de vitrine ou d’une pièce d’orfèvrerie issus de ses ateliers rappelle que sa production était bien loin de se limiter aux œufs de Pâques impériaux, aussi fastueux et célèbres soient-ils. Il a su élever au rang d’œuvres d’art des objets usuels, sublimant aussi bien l’étui que l’encrier, en passant par le banal carnet ou le cachet. Celui présenté ici est en quartz fumé, permettant de rappeler l’appétence sans limite de Fabergé pour le travail des pierres dures aucun bloc ne lui résistait et il se jouait de toutes les veines. Pour cette pièce, frappée à 39 556 €, le joaillier est allé chercher l’inspiration du côté de l’Égypte antique. Alors qu’un étui à cigarettes en vermeil poinçonné du maître d’atelier Henri Wigström (1862-1923) jouait avec le velouté lisse d’une plaque de néphrite (15 312 €), une boîte à pilules en or présentait sur son couvercle une originale roulette de casino, rendue mobile par un bouton poussoir en saphir (17 864 €). C’est le maître Auguste Hollming (1854-1913), travaillant exclusivement pour la maison, qui a réalisé cette petite merveille de créativité. Quant à la boucle de ceinture en or et émail rose translucide, que l’on pouvait admirer en page 71 de la Gazette no 38 (9 570 €), elle est l’œuvre de Mikhaïl Perchin (1860-1903). Voici bien un autre trait de génie de Karl Fabergé : celui d’avoir su s’entourer des meilleurs !