En Allemagne du Sud, le style rocaille s’est abondamment épanoui, aussi bien dans l’architecture que dans le mobilier. Ce paravent d’une exubérance assumée emballait les enchérisseurs, qui étaient plusieurs à se battre, bien au-delà de son estimation initiale de 15 000 à 25 000 €, pour que l’un ne l’emporte finalement à 56 972 €. Cet objet d’ameublement s’inspire des dessins de François de Cuvilliés (1695-1768), reconnu comme l’un des plus grands ornemanistes du rocaille outre-Rhin. Ses recueils de planches d’ornements, de boiseries et de mobilier montrent comment il a su interpréter le style initial français pour le transcrire dans un esprit plus exubérant encore. Par ailleurs architecte, il conçut les décors intérieurs de la résidence de Munich (1729-1737), puis ceux du pavillon de chasse d’Amalienburg, dans le parc du château de Nymphenburg (entre 1734 et 1739). Un créateur ayant su profiter du bouillonnement artistique qui régnait dans ces mêmes années à Munich, grâce aux différents électeurs s’y étant succédé et qui voulurent donner à la capitale de la Bavière un système de cour aussi fastueux que celui de Versailles.