Après trente ans de fermeture, le château de Bois-Préau, offert par Napoléon à Joséphine en « cadeau de divorce », célèbre sa réouverture avec une exposition consacrée à un personnage clé du lieu : Eugène de Beauharnais, le fils de l’impératrice. Présentée au rez-de-chaussée du château fraîchement restauré, elle retrace la vie de ce prince européen, « un de ces caractères qui se font de plus en plus rares », écrivait Goethe. Le parcours biographique, découpé en cinq sections pédagogiques, est jalonné par plus de 150 œuvres d’art (tableaux, sculptures, dessins, bijoux), parfois signées d’artistes célèbres tels Gros ou Isabey, et peu montrées jusque-là : c’est le cas des deux magnifiques portraits en pied du vice-roi Eugène et de la vice-reine Auguste-Amélie, peints par François Gérard en 1810, prêtés par la Suède. De nombreuses autres œuvres proviennent de prestigieuses collections publiques ou privées européennes et permettent de découvrir une partie du décor et de l’ameublement des différentes résidences d’Eugène à Paris, Milan ou Munich : une console provenant de la villa Bonaparte, à Munich, avec des ferrures de serrures en forme de « papillon Sphinx tête de mort », la console du salon de musique de l’hôtel de Beauharnais (vers 1803-1805), attribuée à François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter et prêtée par l’ambassade d’Allemagne, ou encore le service d’apparat du prince Eugène, de la manufacture parisienne Dihl et Guerhard. On pourra prolonger la visite au château de Malmaison tout proche, que Napoléon avait également donné à Joséphine.