À Bayeux, une vente placée sous le signe de la Normandie fêtait le grand peintre des ports, et tentait une incursion en Bretagne avec Édouard Cortès.
Habitué des quais et des bassins de l’Ouest, de Bordeaux à Honfleur, Eugène Boudin livrait une Étude de voiliers, réalisée à l’aquarelle sur traits de crayon (avec annotations manuscrites). Prétexte à de subtils jeux de reflets dans l’eau et d’effets nuageux réalistes, la feuille (14 x 22,5 cm) porte le cachet bleu du monogramme (Lugt, n° 828), ainsi qu’à son revers, une étude de bateaux au crayon. Emblématique des recherches de l’artiste, elle recevait 9 360 €. Cependant, la meilleure adjudication – de 14 640 € – allait à une toile signée d’Édouard Cortès, qui, délaissant les grands boulevards parisiens, nous emmenait cette fois en Bretagne. La composition illustre un Souper familial un soir d’été (50 x 65 cm), autorisant son auteur à un beau travail sur la lumière artificielle dont il a le secret. Relevant de sa veine intimiste, ce thème régionaliste a été traité à plusieurs reprises par Cortès, jouant aussi sur les particularités des costumes et des intérieurs bretons. Enfin, c’est devant un panorama marin que Charles Mozin a placé ses Enfants jouant à la balançoire (52,5 x 43 cm), toile partie à 7 920 €. L’un des premiers découvreurs de Trouville, il s’y installe en 1839 dans un chalet qu’il fait bâtir, avant d’édifier plus tard la tour Malakoff, point de repère de la station au XIXe siècle.