La toile placée sous les auspices du dieu de l’Amour a séduit pour son énergie, traduite par les formes géométriques et les couleurs primaires qui sont la signature du peintre.
À Carcassonne, elle aimantait tous les regards : la composition Éros I (73 x 60 cm) a été disputée jusqu’à 61 000 €, une œuvre alliant abstraction et vibration (voir l'article Auguste Herbin, un artiste engagé de la Gazette n° 6, page 80). En cause, ce disque rouge comme le désir, dont le mystère semble résumé par un motif qui pourrait évoquer l’image d’un trou de serrure… Beaucoup d’intérêt donc, autour de l’huile sur toile qui est signée de son auteur, Auguste Herbin, mais aussi, au dos, titrée et dédicacée ‘à mon ami Guillot». Elle porte également une date – «1948» – qui permet de la resituer dans le parcours artistique du peintre, à un moment où il occupe une fonction très officielle, celle de président du Salon des réalités nouvelles. Ajoutons qu’Éros n’est pas une toile inédite : outre le fait qu’elle a été exposée à la galerie Franka Bernt à Paris en 1989, puis au Salon de mars en 1991, elle a eu les honneurs du catalogue raisonné de l’artiste composé par Geneviève Claisse (La Bibliothèque des arts, 1993) ; on l’y retrouve sous le n° 893, où elle est reproduite. Bien plus abordable avec son résultat de 4 514 €, un paysage de René Seyssaud représentant un Champ de fleurs jaunes en bord de mer (92 x 65 cm) ; ce membre de la nouvelle école d’Avignon livre là une belle vision printanière, sans aucun doute saisie sur le littoral provençal, si cher à l’artiste.