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Ernest Pignon-Ernest, autodidacte humaniste

Publié le , par Stéphanie Pioda

Ses yeux pétillent de malice et de générosité : à 80 ans, l’artiste garde le cap malgré la consécration et son élection à l’Académie, et poursuit ses projets entre ses différents ateliers à La Ruche, Ivry, et surtout dans la rue.

Photo Nathalie Savale© FHEL, 2022 Ernest Pignon-Ernest, autodidacte humaniste
Photo Nathalie Savale
© FHEL, 2022
Sur la table, un dessin attire l’œil. Il s’agit du portrait de Leila Alaoui, brillante artiste photographe tuée lors d’un attentat au Mali en 2016. Un projet en cours. Posés tout autour, on retrouve les outils du dessinateur, les classiques fusains et pierres noires, une règle, des pinceaux, un pot de peinture blanche, mais aussi une drôle de gomme dont un côté est entamé par des entailles régulières  : «J’ai inventé cet outil à cause de mon travail dans les rues, précise Ernest Pignon-Ernest. J’utilise des chutes de rotatives du Monde , un papier journal très mauvais pour dessiner, mais le seul adhérant bien au mur lorsqu’on le colle. Je ne peux pas passer plusieurs fois dessus, surtout pour les grands formats de cinq-six  mètres de haut, et ai donc trouvé cette astuce pour modeler.» Lorsqu’on regarde ses œuvres de plus près, on peut suivre en effet le mouvement de cette gomme qui laisse derrière elle des traits parallèles structurant les corps et les drapés. Nous sommes dans le 15 e   arrondissement de Paris, à La  Ruche, dans l’atelier et le lieu de vie qu’Ernest Pignon-Ernest occupe depuis le début des années  1970. Là, dans cette cité mythique réunissant une soixantaine d’ateliers (voir l'article …
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