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En rouge et noir

Publié le , par La Gazette Drouot
Vente le 25 mai 2016 - 14:00 (CEST) - Salle 1 - Hôtel Drouot - 75009

Une paire de cratères monumentaux emmenée par un quadrige conduit par une Niké, risque de s’envoler vers une victoire méritée. La course aux enchères est lancée !

Grande-Grèce, Apulie, IVe siècle av. J.-C., attribuée au Peintre du sakkos blanc.... En rouge et noir

Grande-Grèce, Apulie, IVe siècle av. J.-C., attribuée au Peintre du sakkos blanc. Paire de cratères monumentaux, terre cuite vernissée, peinture blanche, rouge et orangée, h. 102 cm et 104 cm.
Estimation : 50 000/60 000 euros

La céramique est l’une des expressions artistiques les mieux connues de la civilisation grecque. Et pour cause, elle nous est parvenue en grand nombre ! Essentiellement utilitaire et funéraire, son abondante production n’exclut pas la recherche de l’effet ornemental et d’élégance, qui se lit dans la forme des vases et sur le décor, se déployant du corps jusqu’à leurs anses. Le style de la figure rouge apparaît à Athènes vers 530-520 av J.-C. Il s’agit tout simplement d’une inversion de la figure noire appartenant à l’art attique archaïque. À partir de 475 av. J.-C., cette nouvelle manière supplante définitivement l’ancienne. Le second effet est l’abandon des conventions de représentation – personnages de profil avec un oeil dessiné de face, attitudes figées, entre autres – pour une mise en scène des figures beaucoup plus vivante et réaliste, l’être humain évoluant dans ses différentes attitudes et occupations. L’époque voit également la prolifération des ateliers d’artistes et leur diffusion hors des frontières purement grecques, pour se répandre en Italie méridionale, l’Apulie d’alors. Les peintres identifiés par leurs signatures se nomment Euphronios, Euthymidès et Phintias. Lorsque leur nom ne nous est pas parvenu, ils sont appelés par un détail qui les caractérise. Ce qui est justement le cas de cette paire de cratères présentée dans une vacation entièrement dédiée à l’archéologie. Elle est attribuée au Peintre du sakkos blanc, patronyme accordé à un homme qui coiffait ses figures féminines de cet attribut simple et harmonieux, une sorte de bonnet. Dans la Grèce antique, la coiffure était en effet un véritable art, les femmes prenant beaucoup de temps à faire réaliser de volumineux chignons fort élaborés et à les agrémenter de rubans, de voiles et de bonnets. Athènes était au top de la mode, et il est amusant de noter qu’il existait déjà des écoles de coiffure. Autre détail pour fashionista, le blond se voulait la couleur la plus admirée, car la plus rare et surtout celle des cheveux d’Aphrodite... Mais, aussi distrayant soit-il, l’art capillaire n’est pas le seul atout de ces monumentaux cratères. Ils nous invitent à une promenade tout autour de leurs flancs. Le premier présente une femme vêtue du chiton et de l’himation, tendant la main à un homme âgé et barbu, assis sur un tabouret ; tous deux sont au centre d’un naïskos – petit temple, ou niche, très prisé – surmonté d’acrotères faîtiers, tandis que sur le col un buste ailé émerge d’un riche décor de rinceaux. Le second vase reprend l’ornement central du naïskos, animé cette fois de deux femmes occupées à leur toilette ; sur son col, un quadrige conduit par une Niké apporte encore le mouvement. Sur leurs deux autres faces, une stèle garnie d’un ruban est flanquée de quatre personnages, un jeune homme et trois jeunes femmes les entourant, tous occupés à leur contemplation dans des miroirs... C’est un magnifique répertoire iconographique qui nous est ici donné à voir, avec le sentiment délicieux de partager un peu la douceur de vivre sous la Grèce antique.

mercredi 25 mai 2016 - 14:00 (CEST) - Live
Salle 1 - Hôtel Drouot - 75009
Pierre Bergé & Associés
Gazette Drouot
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