«Bâtir des châteaux en Espagne» est une expression bien connue signifiant quelque chose d’inatteignable. Ce n’était pas le cas des objets présentés ici et provenant d’une propriété du Sud espagnol, même si, pour certains d’entre eux, les résultats ont créé la surprise. La thématique d’ensemble était la Haute Époque. À commencer par cette plaque en cuivre émaillée à Limoges dans la seconde moitié du XVIe siècle. Elle décuplait les attentes, à 19 624 €, malgré les sautes d’émail dues aux outrages du temps. Cette pièce circulaire présente le profil de l’empereur Domitien (81-96). Les séries de Césars en émail peint ont connu un vif succès tout au long du XVIIe siècle, ce qui permet d’en retrouver certaines au Louvre, au British Museum ou encore au musée des beaux-arts de Lyon. Les profils des empereurs étaient inspirés des gravures d’Hendrick Goltzius (1558-1617) et de Marc-Antonio Raimondi (1480?-1534?), et plusieurs dynasties limousines allaient s’emparer du thème. Celle-ci va peut-être retrouver prochainement son créateur… L’autre surprise était le résultat enregistré par deux heaumes ou casques en métal, présentés sans l’assistance de l’expert cette fois comme exécutés dans le style du XVIIe siècle. Il semblerait que les acheteurs en aient pensé autrement puisqu’ils les ont bataillés jusqu’à 46 843 €. Ces enchères et l’ensemble des autres résultats, tous de bonne tenue, ont permis à la vente de se conclure sur un produit total de 326 600 €.