Après l’art précolombien, l’art contemporain… Notre collectionneur, originaire de Milan, tourne la page aujourd’hui et cède sans prix de réserve les objets qu’il a acquis au gré de ses envies durant de longues années, auprès de marchands ou en ventes publiques, en Europe et aux États-Unis. Au menu, des céramiques du Pérou, du Mexique, du Guatemala, du Costa Rica, et un petit ensemble de masques en pierre Mezcala (Mexique), soit au total cent soixante-dix numéros dont les estimations oscillent d’une centaine d’euros à 12 000/18 000 €. Les plus prisés sont cinq vases en céramique. Le premier, tripode, décoré selon la technique du cloisonné et incisé, provient de la cité de Teotihuacán, célèbre pour ses pyramides et ses temples découverts par les Aztèques au XIVe siècle (6 000/9 000 €). Les quatre autres rappellent l’importance des Mayas, originaires du Yucatán aux environs de 2600 av. J-C., et dont l’apogée se situe autour des années 250 apr. J.-C. Comptez 6 000/9 000 € pour un modèle polychrome (550-950 apr. J.-C.) à décor incisé du torse d’un dignitaire portant une coiffe de vautour, 4 000/5 000 € pour un vase de la région de Chochola (250-550) à fond arrondi brun rose, orné dans la masse d’une scène de joueur de balle. Les deux autres sont originaires de la région de Campeche, datent du classique tardif (550-950) et sont estimés respectivement 12 000/15 000 € et 12 000/18 000 €. Leurs décors ? Pour l’un, l’offrande du grain (de blé ?) à deux hauts dignitaires coiffés d’un turban, qui l’acceptent ; pour l’autre, une scène mythologique avec le dieu de l’eau et des figures mythologiques du monde souterrain. Ces deux vases sont ornés de glyphes. Au nombre de huit cents chez les Mayas, ces signes représentaient des mots ou des syllabes que l’on combinait pour désigner un nombre, une période, un membre de la royauté, un événement, un dieu, un objet, un édifice, un sculpteur, un mets… de nombreux glyphes pouvant avoir plus d’une signification. Rien n’est simple.