Vente le
12 mai 2019 - 14:00 (CEST) -
19, rue André-Tempez - 80600 Doullens
Deux cabinets anversois du XVIIe côtoieront des tableaux et des meubles anciens, sans oublier les objets d’art et autres trompe-l’œil.
Paire de cabinets anversois en placage d’écaille rouge, filets d’ivoire et bois noirci, surmontés d’une galerie rythmée de pots-à-feu ; les piétements à colonnes torsadées en bois noirci doré recouvert d’écaille, travail du XVIIesiècle. 178 x 124 x 48 cm. Estimation : 40 000/50 000 €
Paire de cabinets anversois en placage d’écaille rouge, filets d’ivoire et bois noirci, surmontés d’une galerie rythmée de pots-à-feu ; les piétements à colonnes torsadées en bois noirci doré recouvert d’écaille, travail du XVIIesiècle. 178 x 124 x 48 cm. Estimation : 40 000/50 000 €
De l’Italie aux Pays-Bas, le cabinet orne, au XVIIesiècle, les demeures de grands bourgeois et les palais et les châteaux royaux et aristocratiques. L’ébène, un bois rare et précieux à l’époque, est souvent utilisé pour la fabrication de ces meubles, donnant ainsi naissance à une profession différente des menuisiers, celle des ébénistes, habiles en placage et en marqueterie. Cette paire est particulièrement somptueuse par l’utilisation d’écaille, d’ivoire, des bois d’ébène et d’amarante pour la marqueterie des petits côtés. Tous deux ouvrent par dix tiroirs aux façades à relief godronné entouré de filets de bronze et de marqueterie d’ivoire, et par deux vantaux donnant sur un théâtre à sol à damiers et jeu de miroirs. On peut tout à fait les imaginer dans un intérieur peint par Frans II Francken et Gérard Dou. Symbole de l’opulence de la demeure et du rang social des propriétaires, ce type de cabinet apporte de la couleur parmi les autres pièces de mobilier, en bois sombre et de forme plus simple. Les tentures, les tapisseries et les tapis de table étaient les seuls apports de couleurs, avec les bleus et blancs de garnitures en faïence de Delft couronnant les sévères meubles d’ébène. Le caisson aussi appelé théâtre était l’endroit le plus précieux, celui qui pouvait abriter des tiroirs secrets. Le cabinet est en effet destiné à conserver sous clé des bijoux et des papiers personnels ; composé de deux parties, il était facilement transportable. Le mode de vie évolue vers des pièces à attribution fixe comme le salon, la galerie, les chambres avec leurs boudoirs attenant. Chacune possède un certain type de mobilier, celui d’apparat étant réservé pour les pièces où l’on reçoit. La marqueterie des premiers cabinets se développe et orne armoires, commodes et bureaux comme celui à toutes faces, attribué à Jean-Pierre Latz, en placage de bois de rose, satiné et d’amarante marqueté de guirlandes feuillagées et fleuries en bois de bout, attendu à 25 000 € environ. Ce programme présente par ailleurs une table à gibier en bois doré à traverse ajourée, à décor de feuillage et de coquilles, un travail d’époque Régence estimé autour de 14 000 €.
Toute la grâce et l’élégance du gothique tardif se retrouve dans cette statue d’une Vierge de méditation. Le front bombé, le visage aux traits fins incliné, les lourds plis cassés de la robe au corsage ajusté… Cette statue en chêne patiné a été réalisée vers 1500 dans les Pays-Bas méridionaux, c’est-à-dire dans la région allant d’Anvers à Bruxelles. Dans cette période de conflits religieux – la Réforme débute dans la première décennie du XVIe siècle – ces provinces du Sud développent retables et statues pour décorer les églises. Cette statue, haute de 89 cm, sera prisée 4 000 €.Parmi les pendules et horloges proposées dans cette vacation, on remarque un régulateur de précision dans le style de Verneuil, réalisé à Saint-Étienne, par l’horloger Barteseau, au XIXesiècle. Le régulateur, apparu à la fin du XVIIesiècle, représente l’aboutissement de la quête de précision ; le cadran déstructuré permet une lecture des heures, des minutes et des secondes afin d’avoir l’heure la plus exacte possible. Celui-ci, à quatre barillets et échappement à cheville, au mouvement squelette, allie élégance et technique sophistiquée. Il est évalué 3 500 €.Ce mobilier en bois doré comprend une paire de fauteuils, deux tabourets et une banquette. Leur décor attire l’œil. Inspiré par l’iconographie de l’Égypte antique, il témoigne de la fascination pour cette culture à partir de la campagne napoléonienne et les nombreuses découvertes d’objets par les archéologues. Les accotoirs des fauteuils prennent la forme de félins marchant, reposant sur des pieds en jarrets ; ce vocabulaire est repris pour les tabourets et la banquette. L’exotisme est souligné par leur garniture en peau de panthère. Ce mobilier réalisé à la fin du XIXe siècle est attendu à 5 000 € environ.Gabriel-Germain Joncherie (1800-1850), peintre de natures mortes et de trompe-l’œil, nous offre dans cette toile datée de 1823 (60 x 49 cm) un résumé de l’histoire du cabinet, comme l’indique son titre, Trompe-l’œil illustrant un cabinet de curiosités. Des céramiques sont accrochées aux montants, des oiseaux et des animaux naturalisés prennent place sur des étagères ; des tableaux sont rangés dans l’espace inférieur. Cette peinture est évaluée 8 000/12 000 €.
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