Une nouvelle fois, le peintre de l’École des beaux-arts de l’Indochine séduisait avec ses figures féminines issues d’un Vietnam rêvé.
Alors que l’on apprenait que l’exposition lui étant consacrée par le musée des Ursulines de Macôn était prolongée jusqu’au 2 janvier 2022 en raison de son succès, deux encres et couleurs sur soie de l’artiste vietnamien Mai-Thu étaient au programme de cette vente d’art d’Asie. La Femme pensive (18 x 26 cm), que l’on pouvait contempler dans la Gazette no 38 (voir l'article Mai Trung Thu, Bouddha, émaux cloisonnés… page 48), était tirée de ses réflexions pour 62 400 €, et La Tunique jaune (reproduite ci-contre) était décrochée à 59 800 €. Il s’agit pour l’une et l’autre de ces petits tableaux caractéristiques de sa longue période française – il arrive en France en 1938 et y créera jusqu’à son décès en 1980 –, au cours de laquelle il ne cessera de fixer des images célébrant un Vietnam idéal et immuable. La figure de la femme est, depuis l’époque de l’École des beaux-arts de l’Indochine, son thème privilégié. Éternellement jeune et belle, elle véhicule l’idée d’une tradition asiatique et séduit le public français – en fait, il s’agit d’une tradition réinventée. Le jaune était décidément la couleur phare de la vacation. Une coupe couverte (h. 24 cm) reprenant la forme d’un xu en porcelaine émaillée de cette teinte lumineuse, à décor en relief de frises de grecques et nuages stylisées, travail datant de la République de Chine, retenait 28 600 €.