Riche de plus de 13 000 feuilles, le Cabinet des arts graphiques des Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles en a sélectionné 80, issus de la collection de dessins hollandais De Grez, « la plus importante qui soit en Belgique » d’après Frits Lugt, créateur de la Fondation Custodia. Une sélection très resserrée, mais qui se veut représentative du fonds constitué à partir du XIXe siècle, et couvrant tout le XVIIIe siècle néerlandais. Le parcours chronologique permet d’en saisir les évolutions et les influences, depuis des études de Gérard de Lairesse ou de Simon Van der Goes, encore marquées par le classicisme poussinien et le tropisme français, à celles de Van Strij ou de Daniel Kerkhoff, entre réalisme de la description et romantisme de l’inspiration. Peu de sujets d’histoire donc, au sens académique du terme, quelques scènes de genre et motifs animaliers, et surtout beaucoup de paysages, genre dans lequel ont excellé les Néerlandais. Depuis les vues italiennes d’Isaac de Moucheron aux paysages pittoresques d’Hermanus Van Brussel, toutes les déclinaisons du genre sont ici représentées : vues de villes, réelles ou imaginaires, mettant en scènes des personnages anonymes ou décrivant des monuments célèbres comme la citadelle de Namur ; marines préromantiques ou scènes de batailles navales historiques ; paysages rustiques évocateurs des quatre saisons ou sous-bois presque naturalistes ; représentations quasi topographiques de villes ou de sites naturels…Aucun aspect ne semble avoir été négligé. Il en va de même des styles et techniques employés : plume, lavis, aquarelle, sanguine et autre crayon, tous les procédés sont ici convoqués, composant un panorama particulièrement varié et représentatif de l’école hollandaise du XVIIIe siècle.