L’Etat s’apprête de nouveau à saisir des biens sacrés, retirés à la dernière minute d’une vente à Drouot.
Le retrait forcé de deux vitraux issus de l’abbatiale de Saint-Denis d’une vente de la maison Pierre Bergé, à Drouot le 27 janvier, illustre la morgue du ministère de la Culture à l’égard du marché de l’art – tout en trahissant un certain mépris pour l’histoire de notre patrimoine. L’avant-veille de la mise aux enchères, le commissaire-priseur a reçu un mail exigeant le retrait de ces deux pièces, au motif qu’elles pourraient appartenir à l’État. Le ministère avait pourtant été averti trois mois et demi plus tôt par les organisateurs de la vente de demandes de certificats d’exportation. Comme le fait observer le président de la maison Bergé, Antoine Godeau, ils n’ont donc pas le temps de se retourner pour élaborer une réponse. La vente est sabotée, quelle que soit l’issue à attendre de la procédure lancée par le ministère. Révélation Un vitrail représentant les Rois mages est estimé 200 000/300 000 € et le second, figurant le corps de saint Benoît veillé par deux moines, 300 000/400 000 €. Dans son message, Isabelle Chave, du service du patrimoine, ayant « pris connaissance du catalogue » – délivré quatre semaines plus tôt –, écrit que « les recherches menées par les spécialistes français du vitrail médiéval ont conduit à les identifier très exactement comme provenant de deux verrières,…
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